Je quitte cette jolie région touchante et accueillante qu’est le Cachemire, j’avise un « share taxi », (taxi partagé), loin de là l’idée que l’on peut se faire d’un taxi en France, je ne suis pas confortablement assis en lisant un livre à l’arrière pendant que mon chauffeur me trimbale à ma destination finale. Non, non, c’est plutôt du genre : nous sommes 10 entassés dans cette petite voiture, je ferais le trajet dans le coffre avec d’autres comparses. La route est toutefois agréable, les paysages, des militaires touts les 100 mètres et les singes sur les bords des routes me distraient et font passer le temps plus vite. Au Bout de 9h de route tout de même, me voici arrivé à Jammu, une ville bruyante et poussiéreuse au sud du Cachemire. Apres une petite halte pour me restaurer devant le restaurant de la gare, je tente l’aventure du train en Inde.
Cette gare grouille de monde avec un vacarme incessant, au microphone une voix féminine ressasse pendant plus d’une heure la même chose, difficile à se repérer tout est marqué en hindou, !! Plusieurs quais !! Le quel prendre ? il n’y a rien marqué de cela sur mon ticket. Je décide alors de demander aux nombreuses personnes au tour de moi, certaines personne ne me répondent pas, une personne m’indique le quai, je demande confirmation à une autre personne qui m’indique un autre quai, finalement en demandant au chef de gare c’est beaucoup mieux. Apres 1h de d’attente (sur le bon quai) le train arrive enfin, par chance il n’est pas bondé. J’avais choisi une « sleeper place » ( couchette). Me voilà donc installé sur ma couchette certes un peu spartiate, mais tellement mieux installé que dans le taxi. Mon train part à 23h finalement pour arriver à destination à 3H du matin.
Me voilà donc sur le quai de la gare d’Amristar avec tout mon attirail sur le dos, et des valises sous les yeux , il est 3h Amritsar s’éveille, il est 3h et j’ai vraiment sommeil. Mais rassurez vous j’avais une idée derrière la tête. La ville en elle-même n’a vraiment rien d’attrayant, si ce n’est que l’on y trouve le Golden Temple, plus qu’un temple c’est le cœur même du sikhisme. Bref voyons ça plus tard il est désormais 3H16, j’avise un rikshow (ou tuktuk) qui me conduit pour quelques roupies au fameux Golden Temple. Me voila arrivé dans ce grand complexe religieux, je savais que je pourrais y loger gratuitement pendant quelques jours. Je fini par trouvé le fameux dortoir réservé aux étrangers, pas mécontent de me poser un peu sur un lit car depuis le départ du Cachemire je n’ai dormi que très peu.
Apres un repos réparateur je vais visiter ce fameux temple, arpenter ses allées de marbre blanc, et admirer son dôme doré qui reflète dans ses piscines qui l’entourent.
Nombre de personnes se baignent dans l’eau sacrée des piscines qui jouxtent le Golden Temple.
Le soir en se promenant on peut écouter les litanies du Grand Sahib qui résonnent dans tout le temple. Shiks, musulman et indous reprennent en cœur les chants, je ne comprend pas ce qu’il se dit mais c’est agréable. !
A coté du dortoir, dans une immense cours dorment des pèlerins allongés sur leur nattes.
Pour se restaurer, il faut aller à la « cantine », où tous les pèlerins se retrouvent pour manger, tous accroupis en ligne sur le sol, muni au préalable de la gamelle, des gens viennent nous servir en « jetant » presque la nourriture dans la gamelle disposée au sol . Le tout dans un brouhaha silencieux. Une fois son tour fini il faut libérer la salle afin que d’autres personnes puissent venir se restaurer. La « cantine » est ouverte 24/24. Dans l’immense salle d'à côté, pleins de personnes s’affairent et se relayent pour préparer les repas (10 000 personnes par jours). D’autres personnes s’occupent de la vaisselle dans un vacarme impressionnant. D’autres sont préposées au chai (thé au lait) . Il faut noter que comme l’hébergement la cantine est gratuite. Une donation est toute fois bienvenue
Je suis resté 3 jours dans cette ambiance unique.
Un soir avec une israélienne rencontrée sur place nous sommes allé jusqu’à la frontière Indo pakistanaise sur la route qui mène à Lahore à Wagha. Une cérémonie se déroule chaque jour peu avant le coucher de soleil, et attire un grand nombre de personne. D’une part et d’autre de la frontière les gardes paradent comme des coqs. Pakistanais et indiens bombent le torse face à face dans la liesse totale et sous les sifflés de l’adversaire. Après 40 minutes de spectacle patriotique exacerbé, les soldats se serrent la main, descendent les drapeaux puis ferment le portails des frontière. Spectacle vraiment rocambolesque.
A bientôt Benoît